Eve(s) – Belle de mai – jour 5

Pour une fois que je ne blogue pas en plein milieu de la nuit… une première sur cette résidence !

Nous sommes quasiment prêtes.
nous avons testé et re-testé. nous ne sommes pas à l’abri d’un bug, mais je crois qu’il va falloir s’arrêter là pour aujourd’hui.

Voici quelques photos, qui ne rendent que l’aspect visuel hélas. le son, très présent, va se chercher dans l’intimité des écouteurs, et nous surprend aussi, parfois (très exactement toutes les 4 à 5 minutes, un extrait choisi aléatoirement parmi 9 passe sur une des 4 enceintes de la salle. merci le fablab de Zinc, merci pure data)


  J’essaierai de prendre qq photos demain. Et de faire un retour sur le projet et les suites en début de semaine prochaine. Pas demain. Demain soir je pense qu’on aura envie de débrancher :)

Pour les marseillais, l’installation sera ouverte demain de 14 h à 18 h.
(pour rappel : nous sommes à la friche de la belle de mai, au transistor (en haut, dans le grand hall à droite du restaurant « les grandes tables »)
N’hésitez pas à venir nous faire une petite visite.

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Eve(s) – Belle de mai – jour 4

aujourd’hui, c’était sonore et réflexif.

au tout début de du projet Eve(s), j’ai rencontré une plasticienne et metteur en scène géniale, qui a mené un projet très similaire, à partir d’entretiens avec des femmes, sur le sujet précis de la maternité.

Elle m’avait mise en garde à l’époque sur la boulimie qu’on peut avoir quand on se lance dans ce genre de projet, et sur la difficulté de traiter ses heures de matières sonores après coup. j’ai toujours gardé cette mise en garde à l’esprit,  mais j’en prends seulement la mesure maintenant que je suis confrontée au montage.

A émergé aujourd’hui l’idée d’une indexation par mot-clés de tous les extraits sonores, classés dans une base de données. ce qui pourrait nous permettre de nous y retrouver plus facilement. car nous sommes déjà noyées alors que nous ne possédons q’une douzaine de témoignages. quand il s’agit de trouver un extrait qui fasse écho à un autre, il devient difficile de se souvenir de tout, et la ré-écoute de toutes les bandes est extrêmement longue et fastidieuse…

en vrac, car il est déjà tard, d’autres pensées qui nous ont effleurées aujourd’hui :

– Notre Eve(s), pour le moment, est désespérément hétéro… comment y remédier sans forcer la donne jusqu’à annoncer crûment « nous recherchons des femmes homo et bi pour témoigner sur leur rapport au corps »… doit-on seulement y remédier ou juste laisser faire, sachant que nous ne sommes de toute façon pas dans un cadre sociologique, et que notre vision sera toujours parcellaire… question ouverte…

– Quel regard pourront porter les hommes qui viendront voir l’installation samedi ? se sentiront-ils parfois voyeurs ? ou simplement pas concernés ?
et si nous ouvrions les témoignages aux hommes, pour avoir la résonnance de regards d’hommes sur la question de la féminité ? auraient-ils le même lâcher-prise dans la confidence ?

– impossible d’aller aussi loin dans la photo à la friche que dans mon atelier. surtout sur la question de la nudité. est-ce parce qu’il y a un enjeu de présentation publique, parce que le lieu ne se prête absolument pas à faire dévêtir un modèle, parce que la rencontre est trop fraîche pour oser…

– pour un prochain temps de travail, ne pouvons-nous pas penser à inverser l’ordre des choses : créer une installation d’Eve(s) avec les matériaux existants, la présenter au public, et dans un second temps seulement recruter de nouvelles participantes… ça aurait l’avantage pour les modèles de pouvoir se représenter ce à quoi servira leur témoignage, et règlerait la question de la censure (envie de participer, mais pas envie que mon collègue/ma boulangère/l’instit de ma fille puisse me voir ou m’entendre)…

Bref, c’est fascinant. et compliqué aussi. comme à chaque fois qu’il s’agit de représentation de l’intime…

encore une longue journée demain… quelques heures de sommeil ne me feront pas de mal :)

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Eve(s) – Belle de mai – jour 3

quelques mots fatigués avant d’aller dormir.
3ème journée à la friche. 2 témoignages radicalement différents, et l’impression exaltante de découvrir toujours des nouveaux pans de la personnalité multiple d’Eve(s).
Filiation, racine, question du genre, cicatrices…

entre deux, penser à la scénographie, branche des VP, tester, régler des pbs techniques, apprendre à faire un fade sur audacity, commencer à tricoter des voix de femmes qui ne se connaissent pas et qui se répondent…

demain grosse journée. fixer les installations visuelles. travailler les bandes-sons.
3 entretiens l’après-midi.

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Eve(s) – Belle de mai – jour 2

Jour 2, nous rentrons dans le vif du sujet.
Penser à la scénographie, se plier au contraintes de l’espace, et finir par s’en amuser. Déjà, il faut faire des choix.
C’est la première fois que je fais une installation complètement dématérialisée. En tant que photographe, j’ai toujours eu un attachement  pour le tirage, la matérialisation finale de ton image, sur le support choisi, avec un souci de qualité…
Su eve(s), je m’efface en tant que photographe, c’est la plasticienne qui prend le dessus. Alors quitte à dématérialiser l’oeuvre, autant la projeter sur des supports mouvants, des tulles que nous ferons ondoyer (note pour demain : trouver des ventilateurs, à marseille, ça devrait être jouable…)

1er test foireux de ce matin…

En fin d’après-midi, ça commence à ressembler à ce qu’on avait imaginé…

et il y a ses heures d’enregistrements audio qu’il faut traiter. le casque aux oreilles, chacune de notre côté, nous écoutons, découpons, disséquons ces paroles intimes.
On détricote, pour retricoter une parole commune. La tâche est longue, demain j’essaierai un premier montage…

Pour l’heure je retourne auprès de A., qui me chuchote dans les écouteurs :
« mes fesses, je n’aime pas mes fesse… je ne les regarde pas, je les oublie… »

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Eve(s) – Belle de mai – Jour 1

Arrivées à 13 h à Saint-Charles, cette 1ère (petite) journée était destine à prendre contact avec les lieux et à s’installer.
Nous travaillons au Transistor, le labo numérique de Zinc/ECM.

 

Le lieu est modulable, dispose d’un coin cosy pour faire les entretiens (8 en prévisions, la semaine sera intense) et possède un parc de matériel conséquent. Reste à imaginer une scénographie astucieuse et honnête dans ce lieu, en tirant parti de tous ses avantages.

 

 

 

 

 

Nous travaillons avec Magalie (à droite en collant jaune), coordinatrice de projet chez Zinc. Elle nous offre un appui technique (surtout au niveau de la création sonore) et s’est chargée de recruter les participantes au projet.

 

 

 

 

 

Aujourd’hui, Jour 2, nous rencontrons 3 femmes et commençons à réfléchir à une scénographie…

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